« Histoires de la nuit » m'a fait l'effet d'avoir un chewing-gum accroché à mon talon par une chaude journée d'été : vous savez, le truc énervant qui colle, s'étire, se distend, s'allonge en se divisant en une multitude de fils à chaque pas, vous empêchant littéralement d'avancer.
Je dois vous avouer que, dans un premier temps, la lecture de l'horrible première phrase m'a immédiatement fait refermer le roman. A la fois longue et lourde, bancale et maladroite, s'efforçant de mimer vaguement la forme du Nouveau Roman, cette grotesque et aberrante première phrase ne laissait rien présager de bon. En plus, elle n'avait rien à voir avec le style de Mauvignier. Rien. Elle en était même l'opposé.
J'avais donc abandonné. Et j'étais furieuse.
Pourtant, j'aime Mauvignier. Et je l'attendais, ce roman.
Et puis, certains m'ont dit : « Poursuis ! A la deux-centième page, tu verras, c'est mieux ! »
Je suis allée jusqu'au bout de ce pavé et franchement, je ne comprends toujours pas ce qui lui a pris à Mauvignier d'étirer dans tous les sens cette histoire, le moindre détail donnant lieu à des développements sans fin, des explications vaines, des répétitions inutiles, des précisions superflues pour arriver à ce gros bloc balourd, boursouflé et ridicule. Quelle patience il m'a fallu pour traverser toutes ces pages à la fois inélégantes et artificielles dans leur forme et tellement redondantes dans le fond. Était-ce pour que le lecteur éprouve viscéralement l'ennui profond qui règne dans ce hameau ou bien l'auteur a-t-il voulu rendre palpable l'âme torturée des protagonistes ?
Le résultat : l'impression d'un texte incompréhensiblement hypertrophié et verbeux qui aurait pu être vraiment très bon si Mauvignier avait eu l'idée géniale d'écrire avec son propre style. D'ailleurs, la fin est nettement meilleure que le début. On dit que le naturel revient au galop…
C'est raté et c'est vraiment dommage !
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