Très beau et passionnant livre qui prend le parti d'une lecture psychologique et psychanalytique de l'œuvre d'Hitchcock sous le prisme de la culpabilité qui traverse toute sa filmographie et en particulier "Fenêtre sur cour" dont Pierre Bayard livre une analyse visant à évacuer le voyeurisme au profit de la paranoïa. Le film est vu comme une immense illusion collective, tirant vers le complotisme faisant du voisin du héros le bouc émissaire parfait d'un délire d'interprétation partagé par le spectateur et les critiques. Le personnage de James Stewart ainsi que sa maitresse et son infirmière se font littéralement "un film" sur ce qui se passe devant eux dans cette cour, le film d'Hitchcock apparaissant donc comme une parfaite métaphore du cinéma en boîte à illusion et projecteur de fantasmes. Brillant.