Un immeuble de plusieurs étages à Rennes est occupé par des praticiens médicaux et para-médicaux. L'un d'eux, dentiste et activement dragueur et beaucoup plus si affinités, est retrouvé mort, attaqué par l'un de ses clubs de golf -introuvable depuis-, et avec une particularité florale : une branche d'hortensia bleu fleuri planté dans le fondement.


C'est le commissaire Workan, petit-fils de résistant, fils cousin, neveu et probablement d'autres liens familiaux de gens très bien placés, totalement incontrôlable, bagarreur, l'opposé total du politiquement correct, qui mène l'enquête. Assisté d'un capitaine et de lieutenants particuliers -pour être gentil- dont la superbe Leila Mahir, il va bousculer la bourgeoisie rennaise.


Alléché par mes lectures des tomes neuf (Requiem pour l'Ankou) et dix (Plus puissants que les dieux) des aventures de Lucien Workan, me voici remonté aux origines de ce flic atypique. Paru initialement chez Pascal Galodé éditeurs, toutes les enquêtes sont rééditées chez Palémon.


Pour faire bref, je pourrais dire que tout ce qui fait le succès et le plaisir des cette série est déjà dans ce premier opus : humour, décalage, quiproquos et dialogues basés sur l'incompréhension des interlocuteurs, absurde, personnages bien barrés, enquête et suspense savamment entretenus et tenus jusqu'au bout avec des rebondissements, des retournements de situation, des supputations sur la culpabilité de tel ou tel protagoniste, un peu d'amour. Le plus, c'est qu'on apprend plein de trucs sur Workan et que son équipe de bras cassés se met en place doucement mais sûrement. Et Hugo Buan de s'en donner à coeur joie, de nous régaler de ses bons mots et trouvailles linguistiques, comme par exemple pour parler d'un spécialiste potentiel future victime et proctologue de son état : "Le praticien diplômé de spéléologie troudeballesque". C'est drôle et pas lourd, parce qu'il sait jusqu'où aller et ne franchit pas la ligne du vulgaire.


Du coup, j'ai acheté le tome 2 et je vais m'y plonger tout de suite tant je me régale. Attention néanmoins, il existe un risque à lire les enquêtes de Workan, celui d'avoir des éclats de rire sonores et intempestifs qui risquent d'étonner vos voisins.


Polar qui débute ainsi :


"Lucien Workan, un morceau de pizza au bout de sa fourchette, parcourait nonchalamment son quotidien préféré ; la sonnerie de son téléphone portable retentit, il regarda sa montre, 22h30 : "Merde ! On ne peut jamais avoir la paix !" (p.7)

YvesMabon
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le 4 sept. 2019

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Yv Pol

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