Joseph Conrad en fôret bien moyen-âgeuse
Comme je l'écrivais pour le rire du lance-flamme (purée je recycle), Serge Brussolo est un vrai écrivain, un vrai de vrai. Un grand en plus. Seul hic, il est graphomane, comme max gallo (haïe....). Et il est souvent bien difficile de faire le tri au sein de sa pléthorique et inégale production.
(fin du recyclage).
Voilà Brussolo ici passionné par le moyen-âge et ses peurs primaires. Et en tête de ces peurs, ben c'est la forêt. C'était en effet une source inépuisable de peurs en tout genre. personnifié, incarné en une sorte d'entité gigantesque et terrifiante. C'est d'ailleurs intéressant de voir comment les botanistes perçoivent et comprennent les forêts, ca s'en rapproche ici mais avec la licence littéraire en plus.
J'ai été passionné par le moyen-âge, et malgré tout ce que j'ai pu lire sur le sujet c'est dans ce roman relativement anonyme et manifestement très documenté que j'ai vraiment pleinement compris ce que représentait l'entité "forêt" en terme de comportements géographiques, économiques, sociologiques, de rêves, de peurs,
Brussolo en fait le personnage principal, et y consacre je crois de mémoire plus de la moitié du roman, ce qui ne se ressent pourtant pas, car l'auteur est un véritable maître dans l'art de la description. Figures de style, techniques narratives etc...tout y passe pour donner vie à ce léviathan tel que le voyait et ressentait sûrement les pauvres gueux du middle age,
Un petit bijou, qui avec le château des poisons et l'armure de vengeance constitue une aide de jeu indispensable pour rôlistes en mal de réalisme historique..
Pour les autres, c'est un roman très immersif et envoûtant. Ce roman est un peu à la fôret ce que le parfum est aux odeurs.
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