« Gimme danger » est-ce qu’on peut appeler une œuvre fleuve, retraçant sans complaisance et avec une grande minutie l’intégralité de la vie d’Iggy pop, depuis ses origines modestes matériellement mais privilégiées intellectuellement, la conjonction de sa jeunesse avec les années 60 marquées par la liberté, la rébellion, la musique, le sexe libre et la drogue et sa maturité somme toute relativement tardive.


Iggy pop incarne avec la musique avant-gardiste des Stooges la parfaite transition entre la fin des années hippies, le folk/pop psychédélique des Beatles et l’arrivée d’un nouveau courant musical, plus social, violent et malsain, le punk à la fin des années 70.


Rien que pour ceci et pour son jeu de scène inégalé mêlant performance athlétique, souplesse et folie, il mérite d’être vénéré.


Cependant, la carrière d’Iggy pop se prolonge au delà de ses années de défonce, traversant les décennies, années 80, 90, 2000, 2010 et maintenant 2020.


Souvent à terre, seul, ruiné, Iggy s’est à chaque fois redressé, aidé par des amis influents comme David Bowie ou sa seconde femme Suchi.


Son statut de survivant, de monument vivant du rock, ses excès aussi bien dans la pauvreté que dans la démesure, avec la vie simple dans la banlieue industrielle de Detroit, la folie musicale de Londres, le délire philosophico-amoureux de Berlin, la démesure opulente ou misérable de New-York et enfin la stabilité métissée de Miami, en font un homme absolument captivant.


Bien entendu, les esprits chagrins noteront sa dureté envers les femmes, son absence de sens des responsabilités envers son fils, ses convictions politiques un brin réactionnaires, ses pitoyables tentatives pour cacher ses histoires homosexuelles et son gout prononcé pour l’argent, qu’il a utilisé sans aucun sens du paradoxe en vendant son image pour des multi-nationales, mais avouons que en toute honnêteté ces critiques s’avèrent négligeables face au parcours d’un tel homme.


Je recommande donc ce livre aux fans d’Iggy pop, qui comme moi désireront tout connaitre de leur idole et de la folie rock des années 60-70. Rock n’roll baby !


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ThomasHarnois
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le 26 juin 2021

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