J-L Fournier a voulu nous partager l'histoire de son père docteur, nous partager une bribe de son enfance, vu par ses yeux de petit garçon. Un père un peu spécial, farfelu, adoré par ses patients, qui déborde d'humour -et d'amour certainement- mais avec ce grain de violence que la boisson lui procure.
Cette violence paraît presque moindre dans le récit à cause de l'innocence du narrateur qui donne un côté à la fois ironique et d'autant plus touchant à l'histoire. On est attendri par les propos, par l'insouciance qui entoure cet enfant lorsqu'il dépeint le portrait de son père avec une touche d'admiration et de fierté. Les pages sont remplies d'une cruauté sans pareil camouflée par la naïveté du narrateur qui enjolive et dédramatise le comportement de son père.
La leçon ici, qui ne laisse pas le lectorat insensible, est le pardon. Jean-Louis n'en veut pas à son père d'avoir abusé de la boisson, d'avoir eu des gestes violents, des propos déplacés.
Je regrette de ne pas l'avoir mieux connu. Je ne lui en veux pas. Maintenant j'ai grandi, je sais que c'est difficile de vivre, et qu'il ne faut pas trop en vouloir à certains, plus fragiles, d'utiliser des "mauvais" moyens pour rendre supportable leur insupportable
Jusqu'à la dernière page, cet enfant, même devenu grand, nous attendri par sa réflexion et nous offre une belle leçon d'humilité.