Dans l'Iliade on attend Achille. Pendant près de 400 pages (en Poche) on attend qu'il daigne lever son cul de demi-dieu pour reprendre le combat et qu'il arrête de bouder. Bouderie totalement idiote quand on y pense. Et les Grecs attendent avec nous. Ils parlent constamment d'Achille. Le sauveur. Pendant les 400 pages de bouderie ils meublent. Ils repoussent les Troyens, se font repousser, repoussent les Troyens, se font repousser. En continuant à espérer qu'Achille retrouve la Raison. Les 450 premières pages finissent par faire penser à du remplissage. Si les premiers combats sont palpitants et on s'extasie devant leur côté cru rapidement on finit par s'en lasser. Idem pour l'intervention des dieux. Leur présence finit par devenir gênante car leurs actions s'annulent les unes les autres et le récit n'en devient que plus lourd. Le temps s'écoule au ralenti dans l'Iliade. Comme quand les Grecs pleurent Patrocle. Pourtant simple serviteur d'Achille. Ça en devient ridicule. Mais, une fois qu'Achille part au combat tout s’accélère et le livre se termine en 100 pages. Le combat tant attendu contre Hector vire à la pantalonnade. Et que dire de la lutte d'Achille contre les cours d'eau. Risible.
Mais, le pire, c'est que l'Iliade n'est qu'un morceau de la dixième année du siège de Troie (bien sûr on ne croit à aucun moment que le siège dure depuis dix ans...). Le livre se terminant en queue de poisson sur les funérailles d'Hector. Eh non! Le cheval ce n'est pas dans l'Iliade...
Le style d'Homère, si c'est une seule et même personne qui a écrit l'Iliade, peut se révéler assez lourdingue. Il passe son temps à employer des expressions toutes faites comme "ces mots ailés" qui, au bout de 500 pages, finissent par sortir par les orbites. Idem quand un messager répète mot pour mot ce qu'un premier personnage vient de dire. Deux fois le même paragraphe dans la même page...
L'Iliade n'est pas, à mes yeux, un chef d’œuvre. Il a surement une valeur "historique" dans le sens où il pose les bases de la mythologie troyenne. Mais d'un point de vue littéraire il est à la limite de l'indigeste. Surtout à cause d'un énorme problème de rythme. Je doute que les intellectuels ou profs en tout genre qui vantent ce pavé l'aient réellement lu de bout en bout.