Après Surface et Entre deux mondes, deux livres uniques qui ont définitivement fait entrer Olivier Norek dans la cour des grands, l’auteur toulousain est de retour ! Avec Impact, toujours publié aux éditions Michel Lafon, Olivier Norek imagine le pire dans le meilleur… ou l’inverse. Et si le dernier salut de la Terre passait par la destruction des hommes ?
La bande-annonce
Face au mal qui se propage et qui a tué sa fille.
Pour les millions de victimes passées et les millions de victimes à venir.
Virgil Solal entre en guerre, seul, contre des géants.
L’avis de Lettres it be
La destruction de la planète est engagée, les grandes entreprises de ce monde l’accélèrent un peu plus chaque jour, les glaciers disparaissent… Il faut arrêter cela au plus vite mais à quel prix ?
Avec Impact, Olivier Norek revient sur le devant de la scène avec une promesse dont lui seul ou presque à le secret : jusqu’où le Bien peut-il aller dans le Mal ? Mais là où Entre deux mondes touchait au chef d’œuvre avec un sujet dur (la crise des migrants) et un traitement sans fard servi par une plume qui dévoilait toute sa maestria, Impact semble avoir pris un autre chemin de traverse… Explications.
Il y a dans Impact un manichéisme trop évident et qui ne convainc pas. Les méchants ressemblent à des méchants, les gentils ressemblent à des gentils malgré leurs masques de panda et les quelques errances et comportements condamnables que l’auteur leur met dans les pattes. Qui pourrait en vouloir à cet homme qui perd son enfant avant même son premier souffle ? Qui pourrait lui en vouloir de souhaiter sauver la planète en éliminant ceux qui la détruisent ? Avec regret, on attend page après page quelques nuances, quelques complexités supplémentaires : quid d’un personnage qui viendrait expliquer que la lutte écologiste est aussi faite d’erreurs et de contre-vérités, quid d’un dialogue qui questionnerait le rôle d’une adolescente de 16 ans comme figure quasi-mystique faisant entrer l’écologie dans la foi la plus aveugle, quid de situations qui mettraient en évidence la dictature du Bien qui se tapie parfois dans l’idée écologiste…
Emporté par un engouement personnel palpable à chaque ligne, Olivier Norek en oublie peut-être les quelques nuances de complexité qui ont fait tout le succès de ses précédents livres… On est pris, on est emporté par un scénario solide tant les grandes qualités de l’auteur sont encore une fois au rendez-vous, mais là où la forme s’arrête, le fond ne surprend pas : trop évident, trop prévisible. L’écologie comme unique planche de salut ne suffit pas.
C’est une déception, mais pas n’importe quelle déception ! Impact divise, scinde le jugement avec rage : en s’emparant de thèmes forts, difficile de rester indifférent. Et quand ces thèmes interrogent des convictions politiques et personnelles fortes, encore plus difficile de rester tiède devant un tel livre. Malheureusement, et parce qu’Olivier Norek l’a fait avec brio par le passé, on pouvait s’attendre à un traitement plus précis, pointu et complexe d’une problématique mondiale et humaine. Il en résulte un thriller rondement mené mais évident. Petit nuage dans une bibliographie que l’on va continuer à suivre sans le moindre doute.
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