M'insurgeant contre l'idée qu'il faudrait avoir terminé 1 livre pour commencer à en parler, j'entame cette critique du haut de la page 99. La peur de l'oubli, bien sûr, motive ce choix assez peu audacieux - finalement 1 peu à l'image de ce que j'ai lu pour l'instant.
J'ai 1 lien 1 peu particulier avec ce livre. L'idée m'a faite rêver en correspondant exactement à ce que j'avais envie que la littérature me donne en ce moment. 1 livre autiste, 1 livre fermé sur soi, dans lequel le monde se développe dans aucune des 2 directions suivantes : l'extérieur, en clair 1 univers; ni sur l'intérieur, j'ai 1 Proust à lire pour dans 2 semaines, ça suffit. Ce livre commence donc avec le postulat qu'il est possible d'écrire 1 livre de presque 400 pages, et cela en se donnant 1 limite d'action: la non-action d'1 description d'appartement.
Bien, projet ambitieux. Et surtout projet porteur d'1 ambition, comme je l'ai dit, qui correspond à l'1 de mes désirs passagers.
Le problème, et c'est 1 de taille, est que l'ambition s'arrête là. Content d'1 idée ma foi séduisante, Thomas Clerc, personne a priori fort sympathique, rentre dans 1 rôle de narrateur-ami, vaguement artistiquement éclairé, didactique dans ses références. Bref, il se pose comme personne qu'on aimerait très volontiers inviter chez soi pour 1 repas (quoique je n'ai pas encore découvert sa cuisine, je ne devrais pas m'avancer).
Mais voilà, entre Genet et Kathy Acker, je demande 1 peu plus à 1 auteur que d'être mon ami. D'autant plus que son rôle serait celui d'1 ami qu'on a payé pour qu'il nous parle. Je me sens 1 peu comme face à 1 psy qui parle à ma place, raconte sa vie, et me laisse sur le carreau. Pas que je veuille que l'auteur me parle, ou m'écoute. Je voudrais juste connaître 1 expérience de lecture digne du projet.
Que dire de plus. Ce n'est pas spécialement beau, les phrases ne sont pas magnifiquement tournées, c'est un peu nombriliste, mais sans ambition. L'acte d'écrire ce livre ressemble 1 peu à celui de pousser son doigt à l'Intérieur de son nombril. Je ne sais pas pourquoi, mais cette image s'est imposée dès la page 20, alors je devais lui donner 1 place.
J'aurais aimé aimer, vraiment. J'étais innocent. Cette phrase qui appelle 1 " et il m'a violé" dans mon esprit, mène ici à 1 "et je le suis toujours". La réalité qui est finalement bien positive au jour de cette comparaison, montre l'échec de mon esprit. Je tenterai de faire mieux la prochaine fois, j'espère que lui aussi.
Ah, juste 1 dernier point. Je parle d'absence d'expérience de lecture. Je mentais honteusement. 1 très fort engagement se trouve dans ce livre, comme dans cette critique: pouvez vous m'expliquer l'intérêt littéraire de remplacer "un" et "une" par 1 de manière systématique? Moi je ne l'ai pas vraiment vu. C'est chiant au début, après on oublie, cela n'apprend rien, n'a provoqué aucun questionnement chez moi. Je trouve cela un peu vide. Il pourrait y avoir une démarche de destruction du genre de l'objet. C'est possible. Bof.