Nagaï Kafû (1879-1959) fait partie avec Natsume Soseki et Ryûnosuke Akutagawa de la trilogie des grands écrivains , fondateurs de la littérature japonaise moderne.
On trouvera dans ce petit ouvrage, indispensable à tout admirateur de la culture japonaise, outre les trois récits de Kafû présentés dans ce livre, "En eau profonde" "Feu d'artifice" et "Interminablement, la pluie ...", récits qui sont extrêmement représentatifs du style de cet auteur, un remarquable essai de son traducteur, Pierre Faure.
Cet essai, intitulé « La difficulté d’écrire au Japon, de la fin de Meiji à la seconde guerre mondiale » est le complément nécessaire pour comprendre la forme d'état d'esprit qui motive Kafû dans ce livre ainsi que la plupart des écrivains japonais du début du XXème siècle.
Les circonstances historiques très répressives qui ont été alors celles du Japon y sont exposées avec la plus grande clarté et donnent quelques clés indispensables.
Pour tous ceux qui veulent approfondir leur connaissance de cette remarquable culture, la lecture de cet essai est fortement recommandée. Ils y trouveront en effet, l’éclairage qui manque, sur les motivations et la psychologie de ces très grands auteurs et la forme particulière qu’ils furent dans l’obligation de donner à leurs œuvres.
"Il arrive que, par le fait d'une affinité privilégiée, l’œuvre d'un écrivain trouve au sein d'une autre culture un interprète idéal. On ne peut s'empêcher, alors, d'admirer qu'en dépit des distances créées par l'espace et le temps, deux sensibilités se révèlent si merveilleusement accordées.
C'est bien une telle affinité qui fut en jeu dans la rencontre que devait faire l’œuvre de Nagaï Kafû avec Pierre Faure. " (Avant-propos de Bernard Frank)