Iolanda, et autres nouvelles

Résumé : «Personne n'est un morceau de sa vie, il est sa vie tout entière», dit le narrateur Iolanda. C'est probablement ce qui caractérise ces nouvelles : elles sont la vie tout entière, une vie tropicale avec une extraordinaire profusion de mot et de sensations. Consolin est à coup sûr un grand écrivain, que l'on découvrira ici pour la première fois en français.Aércio Flavio Consolin est né le 10 janvier 1941 à Morungaba, Etat de Sao Paulo, Brésil. Professeur de portugais jusqu'à 1988, il a publié plusieurs recueils de nouvelles et romans entre 1974 et 1988, dont l'un a obtenu le prix Guimaraes Rosa de Belo Horizonte.Extrait du livre :Pendant qu'elle retirait la casserole du feu elle pensa ouvrir la porte de la cuisine et aller chercher le père à dix minutes de là. Nuit claire on distinguait le contour des arbres la route disparaissant dans le virage, et le fantôme des draps séchant sur l'étendage. La cuve à teinture avait besoin d'être arrangée ah père viens, l'homme dans la salle. Entendre ses mouvements agités, traînant les pieds bougeant se raclant la gorge.Fillette ! appela-t-il et sa voix provoqua une angoisse une hâte une peur. Fillette ! L'appel se répéta lourdement.Elle obéit et revint dans la salle. Il est urgent de trouver une façon de donner une forme à cha­cune des idées folles et nues. Et le père tardait tant. ÿtait-ce possible ? Il venait de sortir quand lui est arrivé : il partait, échangeait quelques mots et revenait pas plus d'une demi-heure après. Ah père quel retard ! C'était ce qu'elle calculait lors­qu'elle avait remarqué que portes et fenêtres étaient fermées et l'homme debout contre le battant. Tout allait très vite en elle. Reprendre ce qui s'était passé, vers la porte de la cuisine, et les pieds dans la poussière légère du chemin, cris et hâte, se protéger en se serrant les main