J’ai découvert ce livre sur Instagram il y a quelques mois, et il m’a tout de suite intriguée. Je n’avais jamais lu de roman écrit par un/une mangaka, mais lorsque j’ai vu qu’il s’agissait de Daruma Matsuura, l’auteure de Kasane, je n’ai pas hésité une seule seconde ! Grâce aux éditions Lumen, j’ai eu la chance de le découvrir et autant vous dire que j’ai été captivée par cette histoire du début à la fin.
Le récit est divisé en plusieurs chapitres dans lesquels on suit l’évolution de la petite Izana, gardée cachée à cause de son visage jugé trop affreux pour le regard des autres. Les émotions qui traversent cette petite fille sont parfaitement retranscrites par l’auteure, ce qui rend Izana à la fois touchante et effrayante. Plus d’une fois, je me suis demandé si je devais la plaindre ou la détester au vu de ses actions parfois incompréhensibles. Il s’agit d’un personnage assez ambigu et j’ai beaucoup apprécié cette particularité.
Izana, la Voleuse de visage traite d’un sujet toujours d’actualité de nos jours : la subjectivité de la beauté. Qui a décrété de ce qu’est la beauté ou la laideur? Notre jeune héroïne est née « laide », mais par rapport à quels critères? Il s’agit d’une notion qui fait controverse, une notion très subjective maniée avec brio tout au long de l’histoire, jusqu’à la toute fin.
Je pense que chaque lecteur pourrait aisément s’identifier à Izana. Ses doutes et ses réflexions sont similaires à ceux de tout un chacun. Conditionnés par des légendes ancestrales qui leurs sont inculquées depuis toujours, les habitants du petit village de campagne japonais n’est pas au courant de l’existence de la jeune fille. Ils sont tellement attachés à leurs légendes et à leur folklore qu’ils préfèrent tuer plutôt que d’être maudits. Izana va tenter de se reconstruire en dépit de l’idée d’être une erreur de la nature et qu’elle n’aurait tout simplement pas dû naître.
L’ambiance du récit est sombre et mystérieuse, ce qui m’a beaucoup rappelé celle de Kasane. J’avais un peu peur en ce qui concerne la traduction, car le peu de livres traduits du japonais que j’ai eu l’occasion de lire m’ont parus assez froids. J’ai donc été agréablement surprise de la légèreté de l’écriture et très vite emportée par l’histoire et par les mots.
Je pense que chaque jeune fille mal dans sa peau devrait lire ce livre. La société décide bien trop souvent à notre place, au point que l’on perde notre confiance en nous. Un roman dans lequel la psychologie rencontre les légendes japonaises qui a su me captiver du début à la fin !