La mémoire peut-être loin mais le cœur jamais vraiment

Dans cette nouvelle comédie, sur la couverture de laquelle nous découvrons avec effroi un chien au lieu d'un chat (mais ne vous inquiétez pas, c'est bien un chat que nous retrouvons comme toujours dans l'histoire), nous avons droit à un pitch franchement drôle et original. Bon, un personnage qui perd la mémoire et fait un peu n'importe quoi, ce n'est pas vraiment une nouveauté, mais croyez-moi quand je vous dis que Laura n'a pas son pareil dans ce domaine ! J'ai eu un peu de mal à entrer dans le roman, pendant les deux ou trois premiers chapitres, qui nous présentent Laura avant son accident et placent un peu le contexte. Heureusement, une fois l'élément perturbateur (à quatre pattes lui aussi) arrivé, j'ai adoré chaque page, comme d'habitude.

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, Monsieur Legardinier nous propose avant toutes choses des personnages haut en couleurs, loufoques et tellement attachants. Laura, bien sûr, est un personnage principal plein de vie, et j'ai pris plaisir à découvrir son parcours tellement humain pour réapprendre la vie et ses dures vérités. Une quête particulière et intéressante, qui aide à remettre en question chaque chose avec douceur et humour. J'ai aussi beaucoup ri face à Lucie, une meilleure amie aussi déjantée que bienveillante, qui a des pouvoirs qui dépassent l'imagination ! Enfin, Cubix 22... je sais que tu n'es pas entièrement représentatif de ton espèce parce que tu es bien trop gentille et mignonne pour être vraie, mais je suis contente de ton sort.

En dehors de ça, j'ai trouvé J'ai encore menti ! encore plus drôle et mordant que les précédentes comédies de l'auteur. Mettre l'esprit d'une enfant dans la tête d'une adulte, ça donne un bouillon de situations cocasses et hilarantes. Heureusement, là où on rit, les sentiments ne sont jamais bien loin quand on visite un roman de Gilles Legardinier. Voir Laura se battre pour différentes causes, être la justicière entêtée que seule une personne dans son contexte peut se permettre d'être, c'était vraiment jouissif, et ça donne envie de faire la même chose. Ça donne envie de ne pas oublier le petit être utopiste qu'on a été enfant, quand les choses justes et injustes se divisaient bien nettement en deux colonnes sans aucune zone d'ombre.

Enfin, j'ai aimé le message du roman. Toujours accorder de l'importance à l'humain, se battre pour ce en quoi on croit mais choisir ses combats... et surtout, une morale très actuelle : ce n'est pas la façon dont on trouve l'amour qui prime, c'est de le trouver, point. Une rencontre peut être ni originale ni romantique, comme on l'imagine ou le voit dans les films, mais quand c'est la rencontre qui compte, ça n'a pas d'importance. Les histoires "banales" ou atypiques sont belles aussi et se doivent d'être vécues.

Vivement la prochaine fois, j'ai acquis de façon quelque peu originale Un instant d'éternité. Je le garde précieusement pour le moment où j'aurais de nouveau besoin d'une dose de Gilles Legardinier !

Lien vers l'article du blog. :)