Quel roman !


Ecrit par un percepteur ! Eugène le Roy a écrit ce roman au XIXe en 14 mois (!)


C'est l'histoire de Jacquou, le drôle, un fils de métayer.

Présenté comme une autobiographie fictive, ce roman raconte la vie difficile des paysans au XIXe siècle, à la Restauration.

Misère, famine, détresse et maltraitance par les notables sont particulièrement bien décrits.


Mais, ce n'est pas triste (quoique le début quand Jacquou se retrouve orphelin après avoir perdu son père envoyé au bagne, et sa mère…). Ce roman a fait émerger chez moi nombre d'émotions, je ne l'ai pas lâché…


J'ai soutenu Jacquou dans sa vengeance contre les Nansac, les nobles qui ont envoyé son père au bagne et ont entrainé le renvoi, la misère puis la mort de sa mère.

J'étais avec lui, dans sa jeunesse, remplie de force et de vendetta, j'étais avec lui quand il assiste à la mort de sa mère. Je l'ai suivi dans cette campagne périgourdine si belle mais si terrible qu'il arpente lorsqu'il est seul et en recherche d'emploi.

J'étais heureuse quand il a été recueilli par un prêtre-jureur (qui avait prêté le serment à la Constitution pendant le Révolution française).

Je l'ai suivi partout et j'étais particulièrement triste lorsque je l'ai quitté à l'hiver de sa vie…



En plus, il m'a rappelé mes grands-mères, car j'ai retrouvé dans ce roman les expressions qu'elles employaient et qui m'ont ramenée à mon enfance… Non, je ne suis pas née au XIXe siècle (!), quoique j'aurais bien aimé !

Si on est surpris par le style au début, on est complètement immergé par la suite (grâce aux explications rédigées en préface et les notes en bas de page) surtout par le style vif et emporté.


Une rédaction complètement immersive qui nous rappelle aussi l'histoire des gueux, des paysans sous la Restauration.

Un texte riche qui nous montre une certaine moralité sur la Révolution française, l'Empire (le père de Jacquou avait suivi les guerres napoléoniennes), la Restauration, et même cette République Troisième du nom qui délaisse les petits paysans, les petits propriétaires fonciers…


Pas machiavélique, le bon paysan et les méchants nobles, car dans ce roman, même si on ressent la profonde solidarité entre les paysans, il en existe de particulièrement méchants (celui qui dénonce le père)! Et le prêtre est ami avec un noble instruit et ouvert.


Un roman social où la vie des paysans est très bien décrite, un grand roman que j'ai inséré dans mon baluchon pour une île déserte.

Talou61
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le 1 nov. 2023

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