Une œuvre plutôt fade et sans véritable épilogue

C’est le premier roman de Mélissa Da Costa que je lisais et je voulais découvrir sa façon d’écrire. Autant vous le dire directement, cette écrivaine est une brodeuse.Voilà pourquoi Je revenais des autres atteint sept cent pages, et c’est sûrement son premier défaut, car sa lecture est laborieuse et émaillé d’événements pas toujours significatifs et extraordinaires pour marquer. De plus, on suit le personnage d’Ambre, jeune femme paumée de vingt ans, en révolte contre la vie et les autres qui va renaître au contact d’une bande de saisonniers aussi mal en point qu’elle. Subtilement l’histoire centrée sur Ambre finit par faire évoluer les raisons et les postures d’autres personnages. Bâti autour de discussions plus ou moins tendues pour faire ressortir leurs vérités, Je revenais des autres propose alors de décortiquer cette communauté de saisonniers.C’est fait plus ou moins habilement. Alors oui, les personnages évoluent mais avons nous vraiment envie de les suivre dans ce lieu quasiment unique d’Arvieux, station de pleine montagne? En refermant ce livre, je me suis dit que cette expérience particulière m’avait donné la sensation de vivre en vase clos avec tous ces personnages et que leurs cheminements ne m’avaient pas complètement parlé, atteint. Peut-être parce en dehors de leurs discussions d’après travail, leurs échanges de chambre en chambre, il n’y a pas grand chose à voir, à suivre. Tout doit amener au personnage d’Ambre avec un rapprochement subtil avec un de ses collègues saisonniers pour arriver à un épilogue en queue de poisson. Hésitant entre le roman feel-good et une fresque « psy », Mélissa Da Costa aura choisi une hybridation des genres, pas forcément heureuse ou éclatante de vérités inoubliables. J’ai lu, et j’avoue être déçu par l’univers proposé par l’écrivaine. Je revenais des autres est un livre plutôt fade et je suis resté sur ma faim de lecteur, m’attendant à un récit plus évocateur, ne se perdant pas dans des mêlées de destinées personnelles pas toujours intéressantes ou mal incarnées.

Specliseur
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lectures en 2022

Créée

le 18 mai 2022

Critique lue 383 fois

1 j'aime

1 commentaire

Specliseur

Écrit par

Critique lue 383 fois

1
1

D'autres avis sur Je revenais des autres

Je revenais des autres
CarlaArnaldi
8

Fort sympathique

"Le soleil tapait dans sa nuque, dans son dos, et c'était agréable.""Tim allongé en face d'elle. Ses parents l'ont mis dehors parce qu'il couche avec des hommes. Elle se demandait si c'était possible...

le 19 oct. 2023

1 j'aime

Je revenais des autres
MMB08
10

Exceptionnel

Une pépite tout simplement lisez le ! Il m’a transporté et m’a fait vibrer. Les personnages sont hyper attachants. L’univers, le contexte, tellement apaisait. Si bien décrit qu’on s’y croirait. ...

le 9 août 2023

1 j'aime

Je revenais des autres
LesParaversdeMillina
8

Critique de Je revenais des autres par LesParaversdeMillina

Je me suis attaquée à ce livre audio, avant tout car on m’avait beaucoup parlé de l’auteure. C’était l’occasion pour moi de la découvrir. Je ne pensais pas découvrir une narratrice aussi talentueuse...

le 16 nov. 2022

1 j'aime

Du même critique

Eiffel
Specliseur
8

Un biopic alternatif remarquable

Ce qui marque d’entrée dans Eiffel est la qualité des scènes d’époque du côté de Bordeaux où de Paris. Martin Bourboulon effectue une mise en scène épatante où chaque détail compte. Les extérieurs de...

le 13 oct. 2021

40 j'aime

Paddington
Specliseur
7

Un petit ours débonnaire dans un film drôle et optimiste

Je comprends mieux pourquoi nos voisins britanniques ont une affection si particulière pour Paddington.Ce petit ours péruvien et déraciné qui débarque à Londres a déjà un regard naïf mais pas tant...

le 14 déc. 2014

25 j'aime

3

#JeSuisLà
Specliseur
7

La destination plus que le voyage

Jesuislà est un film retors car les vingt premières minutes du film ne vous préparent volontairement pas à ce qui va suivre. En effet, le spectateur a tout juste le temps de se baigner dans la vie de...

le 7 févr. 2020

19 j'aime