Je suis d'ailleurs par 2goldfish
C'est un peu le bordel ces recueils de nouvelles de Lovecraft. ils mélangent des œuvres de différentes époques, sans forcément de lien thématique apparent.
Peu importe. je crois me rappeler que celui là était plutôt bon. Lovecraft avait trouvé son style à lui en lisant Charles Fort, quasiment l'inventeur du "paranormal" moderne, qui recensait les apparitions d'OVNIs et les pluies de grenouille et pour qui on ne pouvait rien prouver totalement.
Mais Lovecraft était un peu ouf dans sa tête, voyez vous. Pas parce que comme beaucoup d'entre nous il ne s'était jamais vraiment défait de ses complexes d'adolescent, comme en atteste la nouvelle titre qui parlera très fort à quiconque s'est déjà senti comme une goule à demi décomposée pendant une fête de lycée. Pas non plus pour son racisme violent même pour l'époque, de la vraie xénophobie pure, qu'il exprime avec un dégoût fasciné dans les descriptions des mentons prognates, des nez sémites et des fronts néanderthaliens des adorateurs de Cthulhu.
Son vrai truc, cependant, qui fait qu'on le lit encore, c'est qu'il faisait des cauchemars formidables à cause des articles sceptiques et humoristiques de Fort. De "on ne peut rien prouver" il est arrivé à "il est des choses innommables, inconnaissables, qui résident dans l'abime et quand tu contemple l'abime, l'abime elle va te griller la cervelle avec ses tentacules cosmique, homoncule de merde." Au fond, Lovecraft détestait les juifs, les noirs et un peu tous les autres, mais il ne devait pas se tenir en si haute estime lui même.
Moralement, on n'ira pas jusqu'à dire que ça l'absous mais en tout cas, il avait mis le doigt sur un truc dans ses nouvelles : écrire sur l'innomé, l'inconnu, c'est par définition assez difficile, et il le faisait mieux que quiconque.
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