Je suis le feu, Max Monnehay, Points
Victor Carrane, psychologue carcéral à la prison de l’île de Ré est appelé à la rescousse par le commissaire Baccaro pour aider son équipe à tracer le portrait du tueur qui sévit à La Rochelle, qui égorge des mères en présence de leurs fils.
Deuxième enquête du psychologue, après Somb. Et c’est toujours sombre. Max Monnehay nous épargne les descriptions des assassinats -tant mieux- pour se concentrer sur la psychologie de ses personnages, leurs doutes, leurs peurs, leurs questionnements, Victor Caranne compris. Et il ne va pas bien le psychologue après plusieurs morts dans son entourage, un accident dont il s’impute la responsabilité lorsqu’il n’avait que 17 ans, une enquête qui s’annonce morbide, terrible et ne l’aidera pas à sortir du noir. Néanmoins, il garde espoir en la nature humaine, se refuse à cataloguer les gens et notamment celui qu’il recherche, réfute le terme de monstre. C’est, à mon avis le point fort de ce roman : les personnages du premier rôle au rôles moins en vue bénéficient d’un vrai traitement, d’une vraie personnalité.
L’intrigue est bien menée et j’avoue que je me suis longtemps dit qu’elle n’était pas très originale, que l’autrice écrivait un thriller banal avant de réviser mon jugement. En effet, Max Monnehay brouille les pistes, bouscule les évidences et m’a bien promené, pauvre lecteur basique que je suis.
Voilà qui fait donc un roman bien agréable qui tient en haleine jusqu’au bout du bout, qui met en scène un héros atypique, attachant avec ses démons, ses défauts et ses qualités.