Bientôt, je devins un enfant plus calme et passai le plus clair de mon temps assis dans ma chambre, à un endroit particulier du sol, plongé dans le silence. Parfois, je pressais mes doigts sur mes oreilles, pour encore plus de silence – un silence qui n'a jamais été statique pour moi mais toujours en mouvement, onctueux et transpirant tout autour de ma tête, comme de la condensation.
Au moment de fermer mes yeux, je l'imaginai aussi doux et cristallin que possible. Je n'avais pas besoin de penser, cela venait tout seul. Quand arrivait un bruit soudain, quand on frappait à la porte, c'était douloureux comme s'il se brisait.
J'étais également parvenu à comprendre que l'amitié est un processus délicat et graduel qui ne doit pas être précipité ni anticipé, mais qu'il faut permettre et encourager pour qu'il prenne son cours naturel dans le temps. Je me représentais l'amitié comme un papillon, à la fois beau et fragile, qui s'envolait dans les airs et que toute tentative d'attraper revenait à détruire.
Traduction par Nils C. Ahl.