Chat-Mallow
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Il est ici incarné par un chat, sans nom, qui habite dans la famille d’un professeur d’anglais d’université. Si la trame principale a tout de même son importance, le roman se constitue surtout d’une suite de tableaux représentant la société japonaise sous plusieurs aspects, et bien souvent avec un regard très satirique et humoristique. Si vous ne riez pas en lisant cet ouvrage, j’en suis sincèrement désolée, parce que vous manquez quelque chose de fabuleux.
Sorti en 1905 alors que le Japon commence à se « sur-occidentaliser » pour rattraper son retard, ce roman permet de mettre en lumière les diverses convictions de l’auteur, le tout badigeonné d’autodérision très poussée. En effet, Sôseki était mitigé quant à la perte des traditions japonaises, mais aussi face au manque de discernement de certains conservateurs de ces mêmes traditions. L’auteur utilise ce roman pour critiquer les divers membres qui constituaient la société japonaise à l’époque, et tout ça entrecoupé de véritables dissertations sur le mode de vie des humains de manière générale.
L’utilisation du chat permet un regard complètement extérieur sur la société humaine, et peut-être est-ce plus facile de faire dire certaines choses à un animal qu’à un autre être humain, si critique soit-il. Sôseki manipule cela à la perfection, et bien que le roman soit un peu longuet par moment (notamment pendant ces digressions quasi dissertatives dont je vous ai parlé), j’ai passé un très bon moment à le lire.
En guise de conclusion, et peut-être pour parler à certains d’entre vous, on sent chez Sôseki l’influence de ses prédécesseurs, tels que Hoffmann avec Le Chat Murr, Cervantès et son Don Quichotte, Fielding et Joseph Andrews, ainsi que La vie et les opinions de Tristram Shandy de Laurence Sterne. Si vous avez aimé l’une de ses œuvres, à priori vous devriez aimer Je suis un chat.
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Créée
le 2 sept. 2015
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