Comment combattre les préjugés avec d'autres préjugés
Que dire de ce livre !! Déjà que son auteur déclare dès le début avoir été emprisonné et torturé par le gouvernement égyptien pour avoir contesté quelques détails dans la religion musulmane ; qu’après être sortie de prison décide de se convertir au christianisme et se réfugie aux USA de crainte qu’on attente à sa vie.
Déjà, je ne vois pas ce que son histoire personnelle vient faire dans un travail prétendu être objectif et scientifique. Sans se rendre compte Mark Gabriel a discrédité son livre avant même qu’on commence à le lire. Il faut savoir que le pathos est la méthode la plus faible qu’un rhéteur peut utiliser ; on y recourt uniquement par nécessité ou par manque d’arguments valables. Or, c’est exactement l’impression que renvoie l’introduction du livre.
Comme indique le titre, il s’agit d’une comparaison entre Jésus et Mahomet, autrement dit, entre le christianisme et l’islam. Au fil de la lecture on se rend compte que l’auteur oriente progressivement la comparaison en un affrontement, qui penche bien entendu du coté de Jésus. Ainsi, des dizaines de pages tentent de ternir au possible l’image de l’islam, esquissant un Mahomet belliqueux limite « pirate du désert », qui tue sans le moindre remord et qui aime mettre la main au cul sans respecter personne. Cela dit, l’acharnement de l’auteur tourne au ridicule tellement on sent que son travail n’est rien d’autre qu’un règlement de compte. Je prends comme exemple un passage m’a beaucoup fait marré : « Devant la ville, Mahomet a appelé les soldats ansars. Ces derniers venaient de Médine et s’étaient convertis à l’islam. Mahomet leur a dit: «Voyez-vous les soldats des Koraïchites (de La Mecque)?» En faisant un geste de la main, il leur a ordonné: «Allez les tuer!» Le terme arabe pour «massacrer» contient l’image d’un paysan récoltant sa moisson avec une faux. En réalité, Mahomet leur disait: «Tranchez-leur la tête, comme vous couperiez un fruit sur la branche d’un arbre.» » Hahahaha !! Ça m’a rappelé la scène quand Scar du Roi Lion ordonna aux hyènes de tuer le petit Simba.
Bref. Il est inutile de dire que ce livre est idiot, (il suffit juste de considérer la première de couverture pour voir clairement le parti-pris affiché) mais qui est malheureusement symptomatique du travail arabe de manière générale. Où l’on sent un déficit à être objectif envers le sujet qu’on traite, se laissant pour le coup immergé par ses sentiments qui finissent fatalement par noyer tout esprit critique et même tout raisonnement.