J'ai lu l'édition Pléiade de 1948 réimprimée en mai 1949. Elle couvre les années 1889 - 1939 (il existe une version en deux volumes, plus récente et complète, qui couvre les années 1887 - 1950, mais je ne l'ai pas lue). Le Journal en un volume (édition Pléiade 1948) est un texte très riche, passionnant et validé par André Gide de son vivant puisqu'il ne meurt qu'en 1951. J'en parle aujourd'hui (alors que je l'ai lu il y a longtemps), parce que je ne savais plus ce que j'avais fait de ce volume et qu'il est réapparu fortuitement tandis que je rangeais, chez ma mère, un grand placard bourré de livres. J'étais très heureux de lui remettre la main dessus, car il m'a soudain rappelé un ami (accidentellement décédé depuis) qui m'avait vivement conseillé sa lecture. C'était comme si cet ami me refaisait signe.
L'édition compte un peu plus de 1.300 pages (sur le classique papier bible de la collection Pléiade) que perso j'ai dévorées, notamment durant un long voyage en voiture, tandis que mon père, au volant (j'étais à son côté), s'étonnait de temps en temps à voix haute que je sois à ce point captivé par ce Journal du (alors un tant soit peu) sulfureux André Gide et se demandait manifestement ce qu'il y avait dedans, pour que je sois à ce point plongé dans ses pages.
Je re-ouvre le livre des années plus tard et dès la première page, une ligne me fait sursauter : "Janvier 1890. Visite à Verlaine (à l'hôpital Broussais)." André Gide a connu Verlaine vivant, lui a rendu visite ; ils étaient contemporains. C'est incroyable !
Je sais bien qu'André Gide (prix Nobel de littérature 1947) est pas mal passé de mode aujourd'hui, mais si vous avez un peu de temps, je vous recommande la lecture de son Journal. Il est très lisible et d'un grand intérêt littéraire et humain.