Difficile. C'est le mot qui me vient à l'esprit au moment où je tourne la dernière page de l'ouvrage. Difficile à finir pour deux raisons.
Difficile à lire le soir, seul(e). Parce que l'Ombre s'étend jusque chez le lecteur. Karine Giebel instaure un sentiment d'angoisse, transmet la peur que ressent Cloé. Son écriture est efficace. A chaque page, à chaque moment, on craint pour son personnage. On la suit en train de plonger dans la folie.
Mais difficile aussi parce qu'on ne s'attache pas aux personnages. Ca peut sembler incohérent avec les propos précédents. Mais au commencement du livre, on déteste très vite Cloé. Personne tellement hautaine et désagréable qu'on en vient à vouloir fermer le livre.
Mais plus on avance dans l'ouvrage, plus on plonge dans la folie plus il devient difficile de fermer l'ouvrage. Karine Giebel instaure un suspens haletant qui fait qu'on veut savoir. On veut savoir : est-ce vrai, est-ce faux ?
Un sentiment de "dépendance" qui pousse à finir malgré le dégoût des scènes. Jusqu'à un final plutôt jouissif dans lequel Karine Giebel instaure un souffle d'espoir, qui fait beaucoup de bien et permet de poser l'ouvrage.