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Ouf. Livre bien étrange que ce K. 622. Je ne le recommande pas, et en même temps j'ai l'impression d'avoir vécu quelque chose d'unique.

L'idée de départ est alléchante. Comment reproduire l'émotion ? A la fois la revivre, et aussi la transcrire. Ici, tout part du concerto pour clarinette de Mozart, écouté par hasard un soir à la radio, et qui chamboule la vie du personnage principal. Vite, retrouver cette émotion. Est-ce que c'est possible ? Pitié, faites que ça ne soit pas perdu. Faites que ça marche à nouveau. Et le traitement aurait été sans doute plus agréable sous une forme classique, mais là, on ne raconte pas une histoire. Hélas ?

La lecture est aussi laborieuse que le parcours du héros/auteur/narrateur/loser/woody allen misanthrope. Et vraiment, j'insiste dessus. C'est lent et vide en apparence. Mais voilà, si en tant que tel, le livre est indigeste, fade, inutile, ou même carrément chiant, le fait est que l'exercice de style est fort bien réussi, et que l'interprétation fait le reste.
Là où l'on pense dénicher des allégories, on se dit qu'un vrai travail a été fait sur la musique du récit. Où l'on voit une femme se transformer en instrument de musique, ou même en thème scandé. Car la narration est une véritable partition classique. Répétitions, lenteurs, fausses apogées, des chutes brutales, de la violence, des pièges dans lequel tombe tout lecteur, comme tout mélomane à l'écoute d'une nouvelle oeuvre. Ici rien n'est facilité. Des hauts et des bas, de la surprise, de la déception, et de l'absurde. C'est peut-être finalement la seule façon d'écrire la musique.

Un point de moins parce qu'on ne parle pas de Mahler en bien. Nah.