J'ai lu Jules Verne étant gamin, j'ai grandi avec lui, il m'a accompagné ... le capitaine Némo, le Voyage au centre de la Terre ... mais ce roman, celui-là, et pas un autre.
Certes, pas de SF ici, non non non, MAIS, un voyage, une évasion, extraordinaire.
Je ne l'ai pas relu depuis, et je conserve mes souvenirs d'enfance intacts.
Kéraban, un capitaliste un peu con qui malgré lui entreprend un voyage magnifique.
On fait le tour de la mer Noire, un monde de contrastes culturels riches d' histoires merveilleuses.
Odessa est restée à jamais une ville gravée dans ma mémoire, car les lieux, les ambiances, les langues, les odeurs, les sens en éveil permanent,la bouffe mec! L'Aventure, dans toute sa splendeur, quand malgré ta volonté, tu te retrouves à être obligé de t'adapter en permanence pour cheminer.
Cela résonne en moi, quand je suis arrivé en Guyane, à Loca, un petit bled perdu dans la forêt, le long du majestueux fleuve Maroni, déposé là en pirogue, par ma future belle-mère ... je me suis sorti les doigts du cul, littéralement, j'avais besoin d'acheter à manger à des gens qui ne parlaient pas ma langue, ben ouais , langue, culture, manière de penser, de se parler, de manger, d'aimer ... c'est la vie.
A la manière de Kéraban, je suis parti du jour au lendemain dans l'Inconnu, tout ça parce que j'étais au chômage depuis 2 ans, l'argent, encore ... et finalement, j'ai construit ma vie, ce dépaysement à été salvateur, m'a permis d'évoluer ... dans ma tête ... et, ça, ça n'a pas de prix.
Un jour, j'irai ... à Odessa, en souvenir de cette lecture enfantine, part de mon panthéon personnel, et si je peux, j'irai avec mon fils, la chair de ma chair, métisse preuve ultime que l'amour est plus fort que la haine.
Si ça se trouve, on sera déçus ... mais ça, je m'en fous !