"Certains affirmeraient que cette image tachetée évoquait un chien -mais vu de dos , dressé sur ses pattes arrières et atteint d’une épouvantable affection cutanée. D’autres soutiendraient que ces « lésions purulentes » étaient en fait des cals. Ou peut-être des parasites. Quelqu’un croirait reconnaître Richard Nixon, couvert de boue ou d’excréments."
Une petite ville en proie à une Bête surgie du fond des âges, voilà un résumé peu original. Sauf qu'il s'agit du dernier roman achevé de Tristan Egolf, dont le "Seigneur des porcheries" continue de me hanter. Egolf, c'est l'écrivain de la rage, elle déborde à tous les chapitres, elle s'attaque à l’Amérique et sa bêtise, aux flics, aux fanatiques, aux journaleux sans scrupules et jusqu'au Potus - le rappel constant que la Bête ressemble à Nixon me fait penser à un clin d’œil à George Deubeuliou, dont Egolf était un adversaire acharné - le Démon de la vieille Europe qui revient comme un écho des péchés de l'Amérique.
Si tout la première partie se lit bien, les cent dernières pages, plus embrouillées, me font penser que le roman n'était peut-être pas si achevé que cela. Certaines digressions, certes brillantes (le match de boxe) me semblent également bizarres. Mais c'est un roman de Egolf, et j'en aurais bien repris encore un peu.