Premier volet de la série Sadorski et en lice pour le Prix du meilleur polar Points. Pas mal du tout, même si il faut s'enquiller les presque 500 pages et que parfois c'est un peu long. Néanmoins, Romain Slocombe, que j'avais découvert avec l'excellentissime Monsieur le Commandant, dans lequel Sadorski faisait une apparition, mène son roman de main de maître et à un rythme qui ne peine jamais. Ses personnages, réels pour certains, sont fort bien dessinés, forts et très visuels. Les situations qu'il décrit sont fortes elles aussi, très détaillées, elles fourmillent de détails, de noms de célébrités ayant collaboré activement, de faits et d'anecdotes rappelés ici. De fait, ce polar est bien plus que cela, c'est un roman d'une époque particulièrement difficile, des gens de ces années-là qui n'hésitaient pas à dénoncer, à trahir ; la société française n'en sort pas grandie, mais il faut sans doute cesser de penser que tous les Français ont été des résistants. Je ne juge pas, ni le romancier, qu'aurions-nous fait dans les mêmes conditions ?
Sadorski est un sale type, mais un enquêteur doué et acharné, c'est aussi là tout le sel de ce roman : comment faire d'un mec ignoble le héros d'une série de roman policiers ? Je m'emporte et j'oublie en route ce que je dire : voulais dire, mais en fait, avant de citer les premières phrases et de vous inciter à lire ce livre -qui devient l'un de mes favoris du Prix-, je prends à mon compte l'extrait de la critique de Bernard Poirette (RTL) notée en 4ème de couverture : "C'est bien plus qu'une enquête policière pendant l'occupation. C'est un vrai roman historique, puissant, passionnant, ultra-documenté."
Donc, comme promis, le début du roman :
"Tous les matins, Mme Léon Sadorski, Yvette de son prénom, émerge des brumes du sommeil animée d'une envie immodérée de faire l'amour. La température de son corps s'élève d'un petit degré, son sexe s’humidifie rapidement, elle se blottit contre l'inspecteur principal adjoint Sadorski en poussant un léger soupir. Son époux, en règle générale, répond à ses avances, mais, ce matin du 1er avril 1942, des préoccupations d'ordre moins frivole se présentent à son esprit à peine le réveil-matin a-t-il sonné." (p.19)
http://www.lyvres.fr/2017/10/l-affaire-leon-sadorski.html