De l'intérêt de taper, mais pas trop fort quand même...
Texte classique de l'éthologie, cité à d'innombrables reprises, cet ouvrage vulgarise avec brio la notion de ritualisation des comportements agressifs, partant du postulat évolutionniste simple et courant à l'époque : "si l'agressivité existe, c'est qu'elle a une fonction déterminante pour la survie de l'espèce".
A partir de cette hypothèse, Lorenz nourrit sa réflexion de récits tous plus fascinants les un que les autres, passant de l'observation du comportement d'oies, de loups et de chiens, d'insectes, de petits poissons et autres pour déterminer les différentes modalités d'agression. Il affirme alors que l'agressivité telle qu'on la conçoit n'existe que très rarement et que la grande majorité des combats dans le monde animal ne sont "que" des rituels instinctifs, des coups de bluff très codifiés à l'intérieur desquels le comportement de soumission freine de façon immédiate l'attaque en cours et entraîne automatiquement l'arrêt du combat.
D'autres éléments ont aussi le pouvoir de stopper net toute agressivité, il les démontre, expériences à l'appui.
Lorenz cherche alors le parallèle dans l'espèce humaine...
Un ouvrage très éclairant, bien loin des considérations moralisatrices et évitant tout jugement en termes de "bien" ou de "mal", se concentrant sur la fonction évolutionnaire des comportements agressifs.
Bien entendu, la conception des mécanismes de l'évolution invoquée dans ce livre (la sélection par le groupe) n'est pas des plus correctes, bien que très vraisemblable, puisque c'est celle-là qui dominaient l'idée qu'on s'en faisait à cette époque - et qui la domine encore aujourd'hui d'ailleurs - mais les observations et conclusions n'en restent pas moins pertinentes, justes et très éclairantes.
Bref, à conseiller, d'autant plus que la narration est extrêmement agréable.