Aurélien est conservateur au département des peintures du Louvre. Parmi ses protégés figure, bien évidemment, celle pour qui des hordes entières se déplacent : La Joconde. La direction réfléchit à un évènement qui pourrait relancer l’intérêt du public pour le musée. Poussées par une étude marketing, les équipes prennent la décision de restaurer le plus célèbre des tableaux de Léonard de Vinci ! Un travail qui a toujours été repoussé par crainte des réactions mais aussi du résultat. Mais cette fois, c’est la bonne. Charge à Aurélien, peu convaincu par ce projet, de trouver la personne qui pourra prendre en charge ce travail plus que risqué.
Ce premier roman se lit avec délectation et sans une seconde d’ennui. Le personnage d’Aurélien, un brin nostalgique, pas aventurier pour deux sous et dont la vie de couple se délite lentement, se retrouve à devoir faire face à un devoir qu’il doit assumer sans en avoir aucune envie.
S’il s’acquitte de sa mission, ce n’est pas sans jeter un œil suspicieux sur toutes ces nouvelles technologies, ces changements irrévocables, cette recherche du toujours plus et cette course à l’image et à la reconnaissance. Ni sans éprouver certaines craintes quant à ce qui sera obtenu une fois cette restauration effectuée.
Aux côtés d’Aurélien se déploie une galerie de personnages très réussie. Une directrice de musée sous pression mais qui aime se mettre en avant, un restaurateur italien fasciné par de Vinci au point de vouloir se confronter au maître, la femme d’Aurélien qui prend peu à peu le large, sans remous.
A l’appui de cette histoire très prenante, un style sobre non dénué d’un certain humour mais toujours posé avec finesse. L’auteur jette un regard très juste sur notre société et sur notre manière de toujours courir après le prochain événement, la prochaine image, le prochain plaisir sans jamais vraiment profiter du moment présent.
On en apprend beaucoup dans ce roman, notamment sur le travail des restaurateurs et sur l’art en général. Même la conclusion, plutôt inattendue, est très réussie et en parfaite adéquation avec l’ensemble du roman.