Ce soir je voulais finir l'érotisme de ce même Georges Bataille, mais je l'ai oublié à 1000km de chez moi... ça sera pour plus tard. Je me lance donc dans quelque chose de court, du même auteur, afin de rester dans le thème.

Et si, j'avais été surpris en commençant l'érotisme d'y trouver un essai, extrêmement bien structuré, sur l'érotisme, plus que de la poésie, la surprise fut encore une fois au rendez-vous en lisant cet Alleluiah qui était ce que j'attendais de l'érotisme, c'est-à-dire un texte sur l'érotisme, sur le désir de la chair, absolument génial.

J'ai commencé en le lisant à prendre des notes, à recopier les passages que je trouvais intéressants... et vu que j'étais entrain de recopier le bouquin plus que de lire, j'ai arrêté. Mais j'ai adoré de manière assez absolue. J'ai d'autant plus adoré, qu'à mon modeste niveau, je pensais rédiger un texte similaire pas plus tard que hier soir et que finalement je me rends compte, sans jalousie, que Bataille a fait mieux, bien avant moi.

Parce que ici, s'il n'y a pas bienséance, encore que, le registre de langue utilisé n'est jamais vulgaire, on est totalement dans le vrai, dans le beau, dans cette envie de souffrance dans l'amour, dans le désir, dans la volupté... "Des amants se trouvent à la condition de se déchirer. L'un et l'autre ont soif de souffrir. Le désir doit en eux désirer l'impossible. Sinon, le désir s'assouvirait, le désir mourrait."

Bataille a cette manière de s'adresser, ici à une femme, de décrire, parfois de manière assez crue, mais toujours belle, la paradoxale laideur du sexe qui nous fait tant envie. " Entre tes doigts, dans les replis humides, il sera doux de sentir l’âcreté, la viscosité du plaisir - l'odeur mouillée, l'odeur fade de la chair heureuse".

C'est donc un livre qui fait un bien fou pour ce qu'il dit, pour la manière avec laquelle il le dit. C'est dit avec précision, exactitude et une profonde vérité, qui empêchent finalement de poser le livre avant de l'avoir fini (sauf pour noter, afin de tenter de tromper l'oubli).

Il y a dans ce texte une manière de lier érotisme et religion, de reprendre certes le vocabulaire, mais pour en faire quelque chose, pour proposer quelque chose d'absolument merveilleux que je pense que toute jeune femme devrait lire, peut-être avant de perdre sa virginité, de connaître les garçons, car il explique ce qu'est ce qu'est ce souffle dévastateur qu'est le désir.

"Jeune, belle, tes rires, ta voix, ton éclat attirent un homme, mais il n'attend que l'heure où le plaisir en toi mimant l'agonie le portera à la limite de la folie".

Et il n'y a pas plus vrai...

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