Avec l'Analphabète, j'ai été frappée par cette écriture où le texte semble avoir été épuré au maximum pour n'en garder que ce qui compte vraiment. Chaque mot semble avoir sa place, rien n'est en trop. Un peu comme si on avait eu une pierre précieuse qui aurait pu être sympa avec des ornements, mais qu'on aurait taillée au maximum pour n'en garder qu'un morceau lisse, éclatant et pour ainsi dire, essentiel. En comparaison à d'autres livres, ce texte ramassé m'a marquée par son dépouillement, dépouillement qui n'enlevait rien à l'émotion et sa force d'évocation.
C'est une autobiographie qui parle de l'amour de la lecture, de travail d'écrivain, du réapprentissage. Mais il parle aussi de l'exil et des sentiments contradictoires qui ont pu naître chez cette jeune hongroise devenue suisse. Un livre écrit en 2004 mais certains passages résonnent étrangement au vue de l'actualité et montrent à quel point ce type de récit est indispensable.