Nous sommes en 1313 à Paris, Andreas St Loup, appelé L’Apothicaire, est un personnage illustre et mystérieux par ses paroles et ses actes. Il a été recueilli et élevé par un abbé. Il traite les maladies, peut corriger l’ordonnance d’un médecin, même si cela lui est interdit. Il veut soulager et préfère faire payer les plus riches pour donner aux plus pauvres.
Il a près de 40 ans, il est admiré, respecté mais inspire la crainte.
Ce jour de janvier, son apprenti a fini son cursus. Mais Andreas se lève plus tard que d’habitude. Il découvre une pièce inhabitée dans sa maison. Et c’est là que tout bascule. Quelques jours plus tard, ce sera un tableau où il manque un personnage. Il ne peut expliquer ce qui se passe.
A Pampelune, un homme sage, reçoit la visite de deux hommes qui l’interroge sur Andreas. Il prend peur car il est obligé d’avouer.
On apprend également qu’il est malade.
Aalis a 15 ans et vit à Béziers. Elle passe de nombreuses heures auprès d’un Juif qui vit en dehors de la ville car les Juifs sont bannis. Et cela ne plait pas du tout à ses parents.
Et c’est parti pour une très belle histoire.
Si je vous dis que de la première ligne à la dernière, j’ai complètement été subjuguée par ce roman, qui a eu un nombre considérable de pages, vous me croyez ?
Et bien, c’est le cas. Et cela faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivée. Pourtant, je suis une lectrice assidue. Essentiellement de polars, c’est vrai mais grâce à quelques partenariats j’ai découvert des auteurs dont je n’achèterai pas les livres à première vue. Certains livres sont très bien et méritent une bonne note. Mais pas un 20 comme je le mettrai à ce roman que je vais noter sur différents sites.
Henry Loevenbruck, je connaissais avec la série Sérum qu’il a co-écrit.
Et là je n’ai que des compliments à faire. D’un côté nous avons pendant un très bon moment L’Apothicaire et son apprenti. Et d’un autre côté, nous avons une jeune fille Aalis. Mais bien entendu, ils vont vivre la fin de l’aventure ensemble. Car cela ne peut pas se passer autrement. Je ne rentrerai vraiment pas dans le détail de leurs aventures, de leurs nombreuses péripéties. Il faut seulement que vous sachiez qu’ils vont s’attacher les uns aux autres. L’Apothicaire les aime tous les deux, il ne peut rien faire sans eux, car ils seront là pour l’aider. Figure paternelle pour l’un, figure amoureuse pour l’autre. En tous les cas, ils sont sacrément débrouillards.
On comprend très vite qu’il va se passer quelque chose de grave pour Andreas, qu’il va très suivre pour trouver les réponses à ses questions.
On apprendra les origines de L’Apothicaire. Mais l’auteur ne veut faire aucun mélodrame là-dessus. Les âmes sensibles et romanesques, comme la mienne, auraient bien aimé que L’Apothicaire et sa mère se retrouvent enfin et qu’il sache en définitive qui est sa mère, son père… Quoi que avec son caractère, je ne sais pas comment il l’aurait accueilli.
Je suis tombée amoureuse de ces trois personnages, aussi différents les uns que les autres. Plus encore, j’adore le caractère d’Andréas Saint-Loup, ce qui prouve que, même en ce temps-là, il y avait de nombreux érudits, des personnes qui se battaient contre le pouvoir royal, l’église, des hommes de sciences qui ne croient qu’en ce qu’ils voient, qui ont de nombreuses discussions tout de même avec des personnes dont les idées diffèrent et qui sont tout de même confrontées au plus obscur des croyances. Et à ce niveau-là, il y en a pas mal, avec de nombreux courants qui datent de millénaires.
Avec en toile de fond, le côté historique, la vie des gens, les voyages, la découverte de nombreux horizons. Henri Loevenbruck s’attache à nous raconter la construction des lieux visités, leur dimension spirituelle.
L’auteur se permet quelques digressions afin de ne pas nous ennuyer. Il passe sous silence diverses choses peu importantes pour le lecteur. Il a entamé d’ailleurs un dialogue avec nous pour nous expliquer le cheminement de sa pensée, celle de la quête de l’Apothicaire.
Henri Loevenbruck décrit les hommes, les femmes, la vie en ce temps-là, les intrigues politiques et religieuses, les tortures. D’ailleurs, on imagine très bien ces dernières, la description est très visuelle, tout comme les personnages qui émaillent le roman.
Et comme d’habitude, l’Eglise n’a absolument pas changé. Elle reste la même, attirée par le pouvoir, l’argent, les guerres intestines. Les gens crédules adhèrent à ce concept. Nous sommes en 2013 et tout cela n’a pas du tout changé.
Moi qui suis attirée par les parfums, les odeurs, j’ai adoré que l’auteur nous fasse partager toutes ses plantes qui servent à la fabrication des médicaments, des parfums…
Vous l’aurez compris, ce roman est un véritable coup de coeur.
Angélita
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le 11 mai 2013

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