Il m'a été difficile de reconnaître le style de JK Rowling, fluide, simple à lire et agréable tant l'appel du coucou s'est révélé être parfois une véritable corvée de lecture.
Je dois admettre avoir du mal à comprendre ce qui a réellement interessé JK Rowling lorsqu'elle est passée à l'écriture de ce roman policier.
On retrouve un roman ici, à la croisée entre le roman noir, ambiance détective privée fauchée au grand coeur mêlée avec un whodunit, qui est le coupable.
Sauf que ni l'un ni l'autre de ces romans ne marche vraiment. Comme dans un roman noir classique, JK Rowling essaie de faire croiser l'enquête avec l'histoire personnelle du détective. Mais ses déboires amoureux, ses problèmes financiers et son refuge dans l'alcool ne font que copier de façon palote les oeuvres plus anciennes du même genre. Difficile d'y retrouver l'ingéniosité et l'inventivité d'une auteure capable de créer un monde magique dans une saga bien célèbre.
Le whodunit ne marche pas non plus. De par le dispositif de son roman (personne ne croit à un meurtre) le détective a bien du mal à rencontrer les protagonistes de l'histoire. Les témoignages, récits... sont vraiment parsemés tout au long du roman, séparés par une cinquantaine de page. Difficile pour le lecteur de mémoriser qui était où, qui faisait quoi, à quel moment, quand le tout est autant perdu dans le roman. D'autant que des témoignages qui pourtant paraissaient importants, comme celle de (l'ex) petit ami de la victime arrive quasiment à la fin.
Du coup il en ressort un roman sans âme, et c'est peut-être là mon principal reproche. Sans jamais vraiment savoir sur quel pied danser, mais ratant un peu tout ce qu'il entreprend. L'enquête n'intéresse pas, la vie du détective non plus. On est tout le temps en sentier battu.
Ce que réussit l'auteure, c'est tout de même la construction de son personnage central, celui de la victime, qui à chaque témoignage de ses proches, chaque interrogatoire du détective, prend une nouvelle forme, contredisant un précédent, et demandant au lecteur un effort personnel pour reconstituer une figure à la fois attachante, à la fois pénible, qu'il ne rencontrera jamais, car morte dès les premières pages. Et là c'est plutôt habile pour le coup.
Si le dénouement ne m'a pas surpris, il reste assez plaisant (encore heureux pour un roman policier) et permet au livre de JK Rowling de laisser un souvenir beaucoup moins désagréable que la lecture elle même qui reste assez terne et peu captivante.
Pour la suite des aventures de Strike & Robin, ce sera sans moi.