Un canevas prometteur aux intentions hermétiques
Je suis Céline Curiol depuis Voix sans issue,son premier roman, que j'estime comme son plus abouti et le plus limpide.Puis vint exil intermédiaire (trés autobiographique car elle a longtemps vécu à New-York) où malgré une écriture remarquable, la complexité s'est invitée dans les intentions de l'auteur. L'ardeur des pierres poursuit le même chemin. Avec une structure prometteuse, roman à deux voix, avec un narrateur omniscient suivant deux personnages japonais entre lesquels une Occidentale se glisse par les caprices du destin, le lecteur se demande bien où Céline Curiol veut en venir. En se concentrant bien, vous arrivez à assembler les pièces de ce puzzle narratif où les descriptions prévalent sur le dialogue (style de l'auteur). En mélangeant le bouleversement des sens de deux hommes pour la même femme,une histoire artistique entre sculpteurs et une histoire de meurtre (à la Cold Case), vous ramez pendant presque deux cents pages. Reste le goût des mots et le sens narratif de Céline Curiol qui sauve son roman de l'hermétisme absolu cher à Stéphane Mallarmé.