Fiche technique

Titre original : El albergue de las mujeres tristes

Auteur :

Marcela Serrano
Genre : RomanDate de publication (Chili) : 1998Langue d'origine : Espagnol

Traducteur :

Anne Proenza
Parution France : octobre 2006

Éditeur :

Éditions Héloïse d'Ormesson
ISBN : 9782350870304, 9782350870304

Résumé : Sur l'île de Chiloé au large du Chili, Elena, une ancienne militante de gauche accueille les femmes en détresse. Dans son Auberge, les prolos, les ésotériques, les intellectuelles et autres Belles au bois dormant vivent en communauté. A l'abri du bruit du monde, Floreana, historienne spécialiste d'une ethnie qui peuplait la Terre de Feu, Constanza, femme d'affaires réputée, Tona, actrice célèbre, se dévoilent et font ensemble le bilan de leurs vies. Tour à tour elles s'interrogent : le désamour des hommes est-il nécessairement l'envers de l'émancipation des femmes ?Explorant ces lourds destins, Marcela Serrano peint, avec justesse et émotion, des femmes aux prises avec la difficulté de concilier autonomie, réussite sociale, amour et famille.Née en 1951, Marcela Serrano a longtemps vécu à Mexico avant de se partager entre le Chili et l'Argentine. Auteur latino-americain mondialement plébiscité, elle était inexplicablement méconnue en France. L'Auberge des femmes tristes est son quatrième romanExtrait du livre :Lorsque commence l'hiver sur l'ÿle, la brume et la fumée montant des cheminées se confondent. Les silhouettes s'incrustent dans un fond qui, au fil de la journée, oscille du vert obscur au gris. La nuit les engloutit complètement sauf quand les étoiles, prenant les mortels en pitié, défient les nuages. En hiver, les nuages et la pluie mettent à l'épreuve les meilleures volontés.Lorsque commence l'hiver, dans leurs maisons toujours basses, les âmes du village se replient sur elles-mêmes. Et pourtant, personne ne se résout à exclure l'autre de son intimité. Les brasiers et les poêles s'activent, attendant que quelqu'un vienne en profiter alors que d'énormes casseroles d'eau n'en finissent pas de bouillir les viandes. La laine pare les corps, les lits, les mains et les chaises ; les paumes et les têtes des hommes rendent ainsi h