Harlem, le personnage principal

Chester Himes est un auteur noir qui parle des noirs. Il ne dit pas que les noirs sont de bonnes personnes, il décrit leur situation, leur vie dans Harlem.

L'histoire est faite de différentes histoires collectées les unes après les autres, dont le rapport entre elles ne s'éclaire que progressivement. Mais ces histoires collectées, sont plus au service d'un tableau global de Harlem qui aurait été peint comme une grande fresque avec plein de vies pittoresques et de mini-histoires à découvrir, dans des coins et surtout des recoins.

Ca montre la misère, la démerde, l'exploitation du noir par le blanc, du noir par le noir et de la noire par le noir. Mais ça n'est jamais manichéen, c'est pas trop le propos de Chester Himes. Ca rentre juste au coeur de ce quartier miséreux des années 60, peuplés d'hommes et de femmes qui, malgré l'abolition de l'esclavage, ne se sont pas encore extirpés de leur pauvre condition.

Ca montre la violence policière aussi, la manipulation, la prostitution à tous les étages, la corruption, le comportement de la police qui montre bien que ça peut être la grosse merde dans Harlem, du moment qu'on fait pas chier les quartiers blancs. C'est ça qui compte. Les chefs de la police sont évidemment blancs, les exécuteurs de leurs basses oeuvres sont évidemment noirs.

C'est en tout cas ce que je retiendrai de ce polar.