L'École des femmes par Nykita
Difficile de ne pas en vouloir à Éveline quand on découvre son histoire à travers ce journal. Robert est assez caricaturé pour être détesté dès l'abord et il est difficile de comprendre comment a-t-elle pu tomber dans les bras de cet idiot. Mais soit. On peut apprécier alors toutes les frustrations que va subir cette pauvre fille bloquée dans une situation dont elle ne peut s'extraire.
Robert tente bien pitoyablement de se justifier dans le deuxième livre. Gide en profite pour dresser le portrait de l'archétype du machiste du début du XXème siècle, ce qui nous permet de mieux ressentir l'atmosphère qui étouffait et étouffe encore certaines femmes.
Le troisième livre (Geneviève) reste le meilleur pour moi. Le personnage de Geneviève me plait beaucoup et n'est pas sans me rappeler par certains aspects celui de Suzanne dans "Un barrage contre le pacifique". En suivant de près ses errances, on découvre un personnage très éveillé et en plein doute sur la condition de la femme.
Le livre n'en est pas pour autant ronflant et l'empathie éprouvée pour Éveline à la fin du roman est habilement provoquée.
Livre sympathique donc qui, tout en abordant astucieusement un thème important, ne reste pas moins agréable à lire.