« A céder, un parasite qui a déjà servi ! »
L'Ecornifleur, qu'est-ce ? Ici un Henri, semi-écrivain qui passe son temps à s'incruster au creux d'un couple le prenant sous leurs ailes.
Un Henri, qui passe aussi son temps à décrire ce couple bourgeois comme des semi-moins que rien, en les dénigrant subtilement et habilement tout en renvoyant une image de lui pour le moins peu charmante.
Docilement il se fera ami du mari (Mr Vernet) et de sa femme en obtenant leur confiance, assez pour se faire inviter en vacances au bord de la Manche. Et (presque) tout le monde le sait, les vacances, l'air marin, échauffent les coeurs et même celui de notre cher Henri qui tentera de jouer au jeu dangereux de l'infidélité face à une Madame Vernet éprise mais très sage.
Jules Renard fait de cet Henri le héros antipathique de son roman, à la fois sûr de lui et emplie de dédain envers sa propre personne, un héros qui ne cesse de se rabaisser à la même enseigne que ses congénères. Qui ne cesse de remettre en question ses actes de crapule discrète.
C'est un bonheur de lire ce personnage qui pose deux regards sur tout.
Et la fin de ce roman, qui sert de titre à ma critique résume parfaitement tout ça, cet apitoiement lucide de ce héros à la limite du détestable.
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