J'avais lu une fois quelqu'un affirmer qu'il faut bien plus d'imagination pour rédiger un recueil de dix nouvelles qu'il roman de milles pages (ou je ne sais combien). On comprend bien cette position en lisant des livres comme L'enfant de la haute mer.
Ici, à chaque nouvelle, c'est tout un univers qui s'installe et nous offre à rêver tellement plus que ce qui nous est dit. Il y a quelques (rares) phrases assez magiques, qui nous retiennent un peu plus longtemps que prévu dans une histoire, nous invitant à nous représenter la scène, à la penser autrement, à inventer tout ce qu'on ne sait pas.
Certaines histoires sont vraiment touchantes. Je n'ai pas l'impression que les récits soient spécialement liés, même s'il y a des récurrences de thèmes (la mort, l'identité...), mais l'ensemble fonctionne assez bien et il est facile de se laisser emporter. C'est aussi impressionnant de voir que d'une dizaine de pages à l'autre on arrive à avoir des tons assez différents, parfois grinçants, parfois plus poétiques, même si le tout reste plutôt homogène dans l'écriture.