L'Enfant maudit par Skarn-sha
Parménion est un métisse, moitié spartiate par son père et moitié macédonien par sa mère, Bien que son père soit considéré comme un héros aux yeux des spartiates, le jeune soldat n'est pas reconnu comme un des leurs.
Supportant tant bien que mal la haine, les humiliations et les bastonnades de ses "camarades", il parvient à battre Léonidas aux jeux et à devenir le strategos, gagnant par la même occasion l'épée du roi défunt du même nom.
De plus, la vieille Tamis, la voyante, a vu le rôle qu'il devait jouer contre l'Esprit du Chaos et se charge de plier son destin afin de le faire devenir le Lion de Macédoine et la Mort des Nations.
Utilisant contre lui son amour pour la belle Dérae, promise à un autre, la voyante les incitera à oublier toute prudence.
Leurs agissements découverts, la jeune spartiate sera condamnée à mort et jeté en pleine mer, les membres liés.
Perdant avec Dérae le seul lien qui lui restait avec la cité qui l'avait rejetée, il ne restera à Parménion que sa haine et pour seule ambition que de voir tomber Sparte.
Gemmell nous signe encore une œuvre épique, nous faisant (re)découvrir une Grèce antique avec ses complots, ses alliances, ses trahisons, ses guerres et sa magie.
Mélangeant avec parcimonie le roman historique et le roman fantastique, l'auteur nous conte une histoire plus réaliste que le cycle de Drénaï. En effet, il manipule avec adresse les lieux, personnages et principaux événements historiques ayant réellement existé pour y fondre une touche de fantasy, comme un arrière gout fort agréable.
L'histoire de ce premier tome retrace les débuts de la vie de Parménion, héros torturé et manipulé par les forces du bien et du mal. D'ailleurs, on ne sait pas si quelles actions sont contrôles par quelle force et donc si le héros précipitera l'avènement du mal ou l'empêchera.
Là aussi, nous retrouvons la touche de Gemmell qui compose encore ici un héros torturé, métisse entre deux peuples et accepté nul part (cf Le roi sur le seuil), dont la femme meurt et ne lui restant plus que la vengeance.
David Gemmell nous peint également de somptueux décors tirés des mythes grecs et jongle parfaitement avec la vraisemblance historique en incluant de grands noms comme Philippe II de Macédoine, Alexandre le Grand et Aristote.
Cependant, il ne s'embarrasse pas avec les divinités au pouvoir à cette époque (il explique d'ailleurs clairement que les dieux grecs n'existent pas et qu'ils étaient en fait de simples humains), simplifiant les forces divines au nombre de deux : celle de la Source et celle du Chaos.
Ce premier tome du Lion de Macédoine plante le décor d'une tétralogie qui s'annonce passionnante.
C'est du pur Gemmel : Simple, efficace et impossible à lâcher (rien de tel pour bien louper sa station de métro).