Dernier tome de la saga d'Elena Ferrante, L'enfant perdue clôt de manière assez radicale l'histoire de Lila et Lenu, s'imposant comme le roman de la fin d'un monde.
En effet alors que les deux héroïnes y expérimentent une certaine renaissance de leur amitié, cette proximité retrouvée l'est au prix de la fin de nombreuses relations et de la disparition de nombreux autres personnages...
Jouant plus que jamais sur l'équilibre entre le récit de la trivialité du quotidien, le recul réflexif du regard de Lenu et l'aura mystérieuse de Lila, cet ultime roman apporte une fin qui semble finalement aussi logique que surprenante, donnant à la fois l'impression d'avoir bouclé la boucle et de laisser ouvert le champ des possibles.
C'est donc avec nostalgie que l'on se sent poussé vers les portes d'une Naples plus fascinante que jamais et qui semble bien decidée à garder jalousement ses derniers secrets... Il nous reste alors le plaisir de ces heures de lecture entre dolce vita et rebondissements cruels, et tous ces souvenirs doux amères d'une amitié définitivement prodigieuse.