L'entonnoir
Fiche technique
Auteur :
Jean CagnardDate de publication (pays d'origine) : Parution France : novembre 2007Éditeur :
Éditions ThéâtralesISBN : 9782842602574Résumé : Précair vient de perdre son travail. C'est banal aujourd'hui. Ce qui l'est moins, c'est qu'il en perd un bras, puis les deux. Sa femme le quitte alors, car «elle ne peut pas vivre avec quelqu'un qu'elle a envie de brûler». Sa lente décomposition se poursuit par la perte de ses jambes, puis de sa tête. Il subit les assauts railleurs de son entourage et du quidam de la rue. Heureusement, le marchand de membres et un chien qui lui donnera sa tête lui rendront sa dignité, son humanité. La parabole de la précarité du monde du travail est centrale, mais Jean Cagnard la dépasse par la poésie du propos. Cette fable loufoque et humaniste est servie par une écriture onirique, tendre et pleine d'humour.Extrait du livre :PREMIÿRE PARTIE UN Un banc à côté d'un arbre.Précair arrive, s'assied sur le banc, face au public. L'endroit n'est-il pas parfait pour une petite halte ?Au bout d'un moment, alors que la tranquillité semble réelle, une grosse branche tombe de l'arbre, emportant au sol la moitié du feuillage. Temps.Précair, qui n'avait pas bougé, peut-être ligoté par une sensation de froid, se lève alors, constate les dégâts, la branche, l'arbre ; il se déplace, contemple la branche, l'arbre. Puis il part, le besoin de s'asseoir disparu.Noir.DEUXPeut-être un instant plus tard. Peut-être un autre jour Sûrement un autre jour Un banc identique sous un autre arbre. Quelle ramure délicate et majestueuse ! Précair arrive, s'assied sur le banc, face au public. Là, son besoin de repos est peut-être plus évident : bon Dieu, ça fait du bien ! Au bout d'un moment, comme si une pensée venait l'inquiéter, un froid, il se lève, va regarder l'arbre où une grosse branche se complaît dans une position fragile.Mais alors que l'on peut s'attendre au même événement, une chute de branche (mais le destin ne peut pas être aussi répétitif, n'est-ce pas),