C'est un recueil charmant constitué des rencontres improbables et forcées entre Duras et le quotidien (ou l'hebdomadaire voir le mensuel !). Des grèves en Pologne, une fiction et son couple en toile de fond ; tout s'articule avec le plus grand naturel. Une actualité brûlante qui confirme sa veine sociale et son humour. Elle, de sa fenêtre des Roches Noires donnant sur la plage de Trouville, imagine des couples improbables faisant inévitablement écho au sien : une jeune fille majeure avec un garçon de huit ans, un orphelin avec un requin. Une plume intime, plus que dans "l'Amant" ou dans "Un barrage contre le pacifique" : la promesse d'une immersion complète dans son été. L'intérêt du texte par rapport à l'Œuvre, réside justement dans l'entremêlement de la fiction et la réalité. Elle a tant brouillé les pistes entre le biographique et le fantaisiste qu'un lecteur peu aguerri serait tenté -avant cette lecture ! de reconstituer sa vie par les livres. Depuis, la rupture est consommée et les chroniques (comme le reste) sont prises pour ce qu'elles sont : « un égarement dans le réel ». ("L'été 80", p.8) M.B