Le titre est déjà tout un programme, mais j'avais eu un certain faible pour la trilogie au nom tout aussi ridicule (en VF) de Jenny Han : mensonge, trahison et je sais plus quoi.
Donc j'ai voulu laisser une chance, en espérant retrouver un gout de l'adolescence à jamais perdue dans ce livre là. Et c'est bien l'intention de l'auteure, de nous faire revivre (même si je ne suis pas une fille, on peut tout de même s'identifier à cette situation) à un moment où tout nous semble démesuré (je l'aimerais toute ma vie, je ne l'oublierai jamais etc.), ou tout semble possible, et ou notre incapacité à maitriser la moindre chose est complètement béante.
Et l'auteure essaye tant bien que mal de s’engouffrer là dedans, où l'héroïne est à la fois sur ses histoires d'amours adolescents où chaque sentiment est décuplé, et aussi sur la vie qui passe et où finalement l'entrée à l'âge adulte brise les rêves et fait prendre conscience de ce qu'il en est vraiment.
Sauf que ce roman qui aurait pu être un peu plus mâture se vautre dans la bêtise quasiment tout du long. L'héroïne est vraiment lourde à chouiner tout le temps, laissant un arrière gout terriblement daté d'une héroïne tout sauf féministe qui n'a d'existence qu'à travers les garçons et dont l'amitié avec une autre fille est présentée par une sorte de rapace, où, oui, vous aurez compris, la seule possibilité pour les filles d'être amies c'est de se disputer un garçon. Mon dieu ! Mais ce livre a t-il été écrit en 1870 ?
Car c'est pas possible de nos jours d'écrire le garçon ténébreux qui répond par monosyllabes, l'héroïne au grand coeur, ça ne frise pas le ridicule, c'est ridicule. Le livre passe complètement à côté de ce qu'il aurait pu être, et se vautre allègrement dans tous les poncifs du genre.