Il y a une sensation que j'adore par dessus tout et que très peu d'œuvres littéraires ont su me procurer. Celle d'un moment où tout s'arrête, où l'horreur de la scène sort des pages pour tétaniser tout mon être, laissant seul mes yeux libres de bouger voracement sur la suite des événements. Où la tension est à son apogée, tout en laissant le temps fictif du roman s'écouler, les événements se dérouler selon leur dénouement implacable et cruel.
Lynn Flewelling réussit ce tour de force dans ce tome avec le chapitre 24 irréprochable. Exécution publique au sein de la capitale, immolation de prêtres, le tout dans un climat de terreur tyrannique mais dans l'équilibre précaire d'une foule au bord de l'émeute. En définitif l'explosion de violence populaire n'aura pas lieu mais avoir rendu palpable cette atmosphère, me l'avoir fait ressentir aussi pleinement de même que les émotions particulièrement ambivalentes qui animent alors Tobin, était impressionnant.