L'histoire de ce sous-marin nazi contenant des secrets oubliés et libéré des glaces après des années commence plutôt bien et l'on se laisse prendre au jeu narratif de l'auteur. Au début, à tout le moins, car après une cinquantaine de pages (une centaine tout au plus), l'inspiration (H.P. Lovecraft) est à ce point transparente que le "thriller" perd tout son intérêt.
Au début du siècle dernier (Lovecraft), l'angoisse était "indicible", au début du nôtre (Garnier) elle est "insoutenable"... question de style.
Il est d'ailleurs regrettable que l'éditeur (Plon) n'ait pas annoncé la couleur en évitant d'indiquer la connotation fantastique du roman, en tout cas pour l'édition électronique.
Pour ce qui est de l'intrigue, on devine qu'elle a brûlé ses plus belles cartouches au troisième chapitre et c'est effectivement le cas.
Il ne suffit hélas pas d'aligner les descriptions de "grottes titanesques" édifiées par des "êtres telluriques" pour susciter l'intérêt du lecteur, lequel a déjà lu ailleurs ( et depuis des lustres ) l'évocation de champignons phosphorescents et autres grands anciens.
Les personnages secondaires perdent toute consistance à force de se révéler inéluctablement torves et fourbes. Et même la fin du livre échoue à surprendre.
Au terme de la lecture de ce roman, on ne peut que se dire :
" Quel gâchis ! "
Et l'on se prends à rêver d'une autre histoire... ou pour être exact d'une histoire qui commencerait avec les mêmes lignes mais serait une véritable oeuvre d'imagination, et pas une énième variation sur le thème.
En somme, ce livre n’intéressera que quelques adolescents n'ayant pas encore ouvert plus de 3 livres de littérature fantastique.
Les autres, eux, préfèreront passer leur chemin.