L'Histoire de Pi par Nina in the rain
« Le roman de mon enfance », « mon livre de chevet », « le meilleur bouquin que j’aie jamais lu ». Bon, c’est clair, ça vous pose un livre. Ça vous donne même plutôt envie de le lire, genre TRÈS envie, genre on court à la librairie pour l’acheter. Bon, déjà, on tombe face à un souci d’égo : à la librairie, ils ne l’ont plus en Folio, uniquement en Folio Jeunesse. Il est un peu moins cher, mais est-ce que je vais oser sortir dans la rue en lisant un bouquin pour enfants, moi qui tiens à mon image de lectrice sérieuse de romans pour adultes uniquement ? J’ai réglé le problème en le commençant un vendredi soir, pour pouvoir le bouquiner intégralement dans mon lit du week-end sans avoir à me montrer avec à d’autres personnes qu’à un mari désabusé qui ne regarde plus les couvertures sous prétexte que « ça change trop souvent ». On n’est pas aidé.
Ensuite, bon, j’ai commencé à lire. Et je me suis posé la question de savoir si on faisait vraiment lire ça à des enfants. Bon, le niveau de langue est réjouissant pour moi, je pense qu’il faut habituer les enfants à une langue un poil plus compliquée que celle utilisée dans la rue ou à la télé. Mais, franchement, les considérations sur la religion, la finitude, la vie, la mort… En fait, j’ai trouvé ça assez longuet, j’ai même utilisé mon super pouvoir pour lire en diagonale assez régulièrement, tous les chapitres de réflexion, en fait. Parce que le côté obsédé par la religion, ben, disons-le franchement, ça m’a saoulée dans les grandes largeurs.
L’histoire en elle-même, pourquoi pas. Les chapitres en mer sont sympas. Ceux avant, pas vraiment. Ceux après, franchement pas. Et le dernier, je ne l’ai même pas lu tant ce que j’en ai entr’aperçu m’a paru à la fois soporifique et briseur de rêves. Peut-être ai-je perdu mon âme d’enfant. Mais il me semble que mes propres lectures de l’époque, même si elles étaient moins spirituelles, étaient bien moins ennuyeuses aussi.