L'Homme craie
6.8
L'Homme craie

livre de C.J. Tudor (2018)

« Les secrets, c’est comme les trous du cul : chacun en a un et certains sont plus propres que d’autres. » : cette punchline bien sentie résume à merveille, tant au niveau narratif que stylistique, le premier roman de C.S. Tudor, L’Homme craie. Un thriller plutôt bien ficelé, plein de secrets, qui n’est pas sans rappeler l’emblématique Mystic River de Clint Eastwood.



  1. Quatre garçons retrouvent le corps d’une jeune fille dans les bois d’Anderbury, une bourgade anglaise. Un corps … sans tête. Suite à cette introduction mystérieuse, cette enquête irrésolue, Edward Adams, alias Eddie Munster, un des quatre gamins ayant retrouvé le corps, endosse le rôle de narrateur pendant tout le récit. Il alterne les chapitres se déroulant en 1986, avant la découverte du cadavre, et les chapitres datant de 2016. Les quatre amis sont alors devenus des hommes, se sont éloignés mais chacun est sur le point de révèler ses secrets gardés pendant trente ans et de dénouer le mystère initial.


Tudor réalise avec L’homme craie un premier thriller très travaillé. Elle introduit des éléments neufs qui donnent un petit coup de frais au genre usé par Harlan Coben, comme par exemple le code des craies. Elle crée également des personnages qui ont tous leur part d’ombre, leurs secrets, ce qui étonne au fur et à mesure de l’histoire (parfois un peu trop). Le style est agréable aussi, un peu pinçant par moments, et surtout captivant. Chaque chapitre se clôt sur un cliffhanger digne des séries américaines, ce qui fait qu’il est presque impossible d’arrêter sa lecture et que le livre se dévore en moins d’une soirée. Si certains moments sont narrativement flous et certains rebondissements fortement improbables, cette maîtrise du suspense donne envie de pardonner ces petits défauts narratifs à une écrivaine qui fait ses premiers pas.


L’Homme craie, un thriller prenant donc, qui sera apprécié par les mordus de lecture qui aiment lire sous la couette avec une lampe de poche, comme au bon vieux temps.


Critique pour le Suricate Magazine : https://www.lesuricate.org/lhomme-craie-et-lhomme-craia-le-suspense/.

Hedwig
8
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le 25 avr. 2020

Critique lue 121 fois

Hedwig

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