Tentant...
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L'homme-dé,recommandé vivement par François Busnel à la Grande Librairie, ne m'a pas laissé indifférent mais il me laisse perplexe dans ses intentions. La vraie idée du livre,publié au début des années 70 dans le contexte sociologique américain de "contre-culture", c'est de voir un psychiatre renier sa spécialité pour remettre sa raison au hasard. C'est proprement déroutant et subversif. Ce postulat de départ permet au lecteur de bien rentrer dans le livre. Et les choses se gâtent. En effet, la dissolution de la personnalité du psychiatre Luke Rhinehart qui abandonne son libre-arbitre aux dés lui fait littéralement perdre le contrôle. Même si ce procédé rend un récit dingo en adéquation avec l'égo du personnage, vous en tant que lecteur devenez ivre de situations où psychiatrie dévoyée,hasard et fornication s'entremêlent graduellement vers le pire. Le fait aussi que le psychiatre à crée une "dé-façon de vivre/thérapie" qui fait des adeptes pas éloignés des sectes atteint son but de déranger sans dégager un sens précis. Si les Américains des années 70 étaient déjà considérés comme des moutons alors que les premières manifestations pacifiques contre la guerre du Vietnam battaient leur plein, il y a aussi un décalage saisissant car l'humanité est tout sauf nihiliste à cette époque (même si déjà lassée du conformisme). Publié trente ans plus tard en même temps que Brett Easton Ellis, Georges Powers Cockroft (alias Luke Rhinehart) aurait sidéré plus avec ce psychiatre qui s'ennuie et entraîne ses congénères dans l'abîme de ses pseudo croyances thérapeutiques.
Au final, un intérêt au tiers du livre qui ne peut ratrapper le déclin entretenu du reste de l'Homme-dé. L'absurde et l'outrance ne peuvent être que perçus comme des procédés plutôt faciles pour masquer des finalités inexistantes. Et à se demander si l'auteur a écrit le livre avec son jeu de dés tant le chaos et les directions démentes sont au diapason avec la vie déroutante de Luke Rhinehart.
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Créée
le 6 févr. 2017
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