Suite à un incident géologique, les eaux d'un lac baissent et révèlent un cadavre présent là depuis la fin des années 60. En enquêtant, Erlendur s'intéresse à l'étrange disparition d'un représentant, dont l'affaire avait été bâclée par un collègue pas très compétent.
En parallèle, un inconnu se souvient de ses années d'études en RDA, à Leipzig, à l'époque où il était fidèlement communiste, et des déceptions qu'il a vécues alors.
Les romans de l'Islandais Indridason ne sont pas remplis d"actions. L'enquête avance lentement, mais sans jamais être ennuyeuse. L'auteur alterne les chapitres sur l'enquête, ceux qui traitent des souvenirs de l'inconnu et ceux qui nous montrent la vie privée mouvementée d'Erlendur.
Malgré cette apparente désinvolture, le roman est très bien construit et d'une grande intelligence. Il est traversé par le thème de la mort et de notre réaction face à la mort : Sigurdur Oli reçoit constamment les appels d'un jeune veuf qui se tient responsable de la mort de sa femme; l'ancienne patronne, Marion Brem, attend sagement la mort en regardant des westerns; Erlendur est toujours obsédé par la disparition de son frère, sûrement mort des années plus tôt...
L'autre thème majeur est celui de l'enfermement : Erlendur est prisonnier de ses obsessions; les Islandais sont enfermés dans un pays psychotique où tous sombrent dans la dépression; enfin, les habitants des pays soviétiques étaient enfermés dans un état policier et répressif.
Alors, en général, ce n'est pas follement drôle, mais Indridason sait, avec talent, nous réserver des petits notes d'humour. Et dresser au fil de ses romans un portrait formidable de la société islandaise.
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