Le Christ mort !!!
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Édition lue : Bibliothèque de la Pléiade, mars 1953, traduction d'Albert Mousset.
Roman fleuve aussi riche que tortueux, nous obligeant à naviguer des tréfonds de l'âme russe aux artifices de l'aristocratie et de la bonne société impériale. Sous le couvert d'une banale tragédie Dostoïevski dresse le portrait solaire de la grande bourgeoisie de Saint-Pétersbourg, en décortiquant ainsi les usages : il s'agit non seulement de cette bourgeoisie mais aussi de ceux qui gravitent autour, la liaison étant assurée par une galerie de personnages plus ou moins intermédiaires. L'œuvre exalte en plus par ce prisme toute la dichotomie entre vita activa prosaïque et vita contemplativa quasi christique, faste et félicité ; pierre angulaire et ironique d'un triangle amoureux destructeur.
Il se trouve simplement dommageable que certains passages logorrhéiques, aussi prolixes que superfétatoires, ternissent la fluidité de l'oeuvre. En effet, contrairement aux apparences encouragées par l'épaisseur du volume, au moins dans son format poche, il se trouve dans ses grandes largeurs aussi loin du pensum qu'un tel roman peut sembler être au béotien. Au contraire, la richesse picturale des détails ou la trame emplie d'une galerie de personnages pittoresques sont autant d'éléments rendant les scènes vivantes, voire littéralement captivantes. Leurs relations complexes, souvent délétères, parfois touchantes mais presque toujours piquantes se révèlent même d'une rare justesse.
La traduction d'Albert Mousset, un brin datée, critiquée pour son élégance, n'est pas désagréable à lire. Si l'on ressent la spécificité narrative de l'auteur, le style semble d'un certain classicisme. On ne sent finalement pas à ce niveau de différence culturelle majeure si bien que l'on se demande s'il s'agit réellement d'une oeuvre d'origine russe. C'est en cela que la version de Markowicz m'intrigue, réputée pour ressortir toute l'essence de la langue russe de Dostoïevski, décrite comme véhémente, presque orale. Le seul risque serait d'y trouver plus de nerfs que d'âme.
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Créée
le 21 déc. 2017
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